©-^ 109 "S---5
Je donne et lègue à ma petite-fille Émilie de Belzunce la médaille d'or qui m'a été donnée pour le prix d'utilité par l'Académie française que mon ouvrage fait pour son éducation vient de remporter (1).
(1) I!es Conversations d'Emilie', ouvrage imprimé en deux volumes in-12 dès 1774, sous -- ---re -e Conversa­tions entre une mère et sa fille, ne furent connues sous leur titre définitif qu'à partir de 1781. Ce traité d'éducation eut un grand succès, fut traduit en plusieurs langues et valut à Mm- d'Epinay, des compliments de l'impératrice de Russie Catherine II, qui envoya en outre à M11» Emilie de Belsunce, petite-fille de l'auteur, son chiffre impé­rial dans un médaillon garni de diamants. L'Académie française, dans sa séance du i3 janvier 1783, décerna aux Conversations d'Emilie le prix d'utilité fondé par M. de Montyon et chargea le marquis de Saint-Lambert, l'un de ses membres, d'annoncer à M™- d'Epinay, sa décision.
Elle en remercia l'Académie par la lettre suivante adressée le 18 janvier 1783 au secrétaire perpétuel Dalem-bert :
« L'Académie française vient de donner, Monsieur, une grande preuve de son indulgence en accordant aux Conver­sations d'Emilie le prix d'utilité. Sans doute elle a eu plus d'égard à l'intention qu'à l'exécution de l'ouvrage, et peut­être le zèle d'une mère lui a-t-il tenu lieu de talent. Le suffrage de l'Académie serait un grand motif d'encourage­ment pour travailler à le mériter, si une santé continuel­lement vacillante n'opposait trop souvent à ce projet des obstacles invincibles. Ce serait alors que je croirais m'être rapprochée des vues du respectable citoyen fondateur du